

LES PATHOLOGIES CARDIAQUES
HYPERTENSION ARTÉRIELLE
L'hypertension artérielle (HTA) est caractérisée par une pression artérielle (PA) anormalement élevée dans les artères. La pression artérielle mesure la force exercée par le sang contre les parois des artères pendant que le cœur pompe le sang à travers le corps.
Normalement, la pression artérielle augmente et diminue tout au long de la journée en réponse aux activités et aux situations différentes, mais une pression artérielle constamment élevée peut exercer une pression excessive sur les vaisseaux sanguins et les organes, ce qui peut entraîner des complications graves, notamment des maladies cardiaques (athérome, infarctus, cardiopathie hypertrophique, insuffisance cardiaque ..) , des accidents vasculaires cérébraux, des problèmes rénaux , une démence, une occlusion vasculaire des petits vaisseaux cérébraux, oculaires, la formation de thromboses…
Les causes de l’HTA peuvent varier et peuvent inclure des facteurs génétiques, le mode de vie (comme le régime alimentaire, l'exercice physique, le tabagisme, la consommation d'alcool), l'obésité, le stress, certaines maladies sous-jacentes (comme les maladies rénales ou endocriniennes), et la prise de certains médicaments.
L’HTA est suspectée sur des mesures répétées de la pression artérielle prises lors de visites médicales et doit être confirmée par MAPA (mesure ambulatoire de la pression artérielle sur 24h) ou automesure tensionnelle . Une pression artérielle normale est généralement définie comme une pression systolique (la pression maximale lorsque le cœur se contracte) inférieure à 120 mmHg et une pression diastolique (la pression minimale lorsque le cœur se repose entre les battements) inférieure à 80 mmHg.
Les associations épidémiologiques entre la TA (tension artérielle <=> pression artérielle) et le risque cardio vasculaire s’étendent à partir de très faibles niveaux de TA [c’est-à-dire une TA systolique >115 mmHg].
Cependant, l’HTA est définie comme le niveau de TA auquel les avantages du traitement (que ce soit avec des interventions sur le mode de vie ou des médicaments) l’emportent sans équivoque sur les risques du traitement, tels que documentés par les essais cliniques.
Le tableau ci joint (recommandation ESC) défini les niveaux de tension basés sur la prise de tension au cabinet.
Une PA au cabinet à 140/90 est l’équivalent en auto mesure tensionnelle d’une PA à 135/85 et en MAPA d’une PA à 130/80, car la PA au cabinet est toujours un peu plus haute que celle à domicile, voire très différente en cas d’HTA dite « blouse blanche », et les conditions de mesures sont différentes de celles de l’automesure (au calme allongé chez soi le matin et le soir) et des mesures de MAPA qui prennent en compte la PA de jour (normale < 135/85) et de nuit (normale < 120/70), puisque physiologiquement la PA baisse la nuit. Dans le cas contraire (abolition du rythme nycthéméral) il est fortement suspecté une apnée du sommeil.

Le traitement de l'HTA peut impliquer des modifications du mode de vie telles que l'exercice régulier, une alimentation équilibrée et la réduction de la consommation de sel, d'alcool et de réglisse ainsi que la prise de médicaments antihypertenseurs selon les besoins. Le contrôle régulier de la pression artérielle est essentiel pour prévenir les complications et maintenir une bonne santé cardiovasculaire.
En savoir plus sur l’HTA :
Chez les hypertendus, et comparés à des patients normotendus, la mortalité cardiovasculaire est doublée du fait d'une plus grande incidence des complications cardiovasculaires :
• accident vasculaire cérébral (× 7) ;
• fibrillation atriale ;
• insuffisance coronarienne (× 3) et notamment les syndromes coronariens aigus ;
• artériopathie des membres inférieurs (× 2) ;
• insuffisance cardiaque (× 4) ;
• insuffisance rénale chronique terminale ;
• démence vasculaire.
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Physiopathologie de l’HTA :
A - Rappel des systèmes régulateurs
La régulation à court terme de la PA se fait par le système sympathique via le baroréflexe carotidien et aortique, les centres dans la formation réticulée du tronc cérébral (centre vasopresseur), les voies effectrices à destinée artérielle depuis les chaînes sympathiques latérovertébrales ainsi que les médullosurrénales. Les neuromédiateurs sont α1-adrénergiques vasoconstricteurs ou β2-adrénergiques vasodilatateurs.
La régulation à moyen terme de la volémie et de la vasomotricité se fait par le système rénine – angiotensine – aldostérone et les peptides natriurétiques (ANP et BNP).
La régulation à long terme se fait par le phénomène dit de natriurèse de pression qui correspond à une excrétion d'ions sodium par le rein en cas de surcharge de pression et par le système arginine – vasopressine.
B - Hypothèses physiopathologiques
Plus de 90 % des cas d'HTA sont dits HTA essentielle et la conséquence du vieillissement, du surpoids et de l'hérédité, contre 10 % de cas d'HTA dites secondaire, qui sont essentiellement de causes rénales ou surrénaliennes.
Une augmentation de la contraction des artérioles est observée lors de l'HTA essentielle du sujet jeune avec élévation de la PAD (PA diastolique). La perte de souplesse des artères (baisse de la compliance) est observée lors de l'HTA essentielle du sujet âgé avec élévation de la PAS (pression artérielle systolique). Ces anomalies du système artériel observées dans l'HTA essentielle font considérer, aujourd'hui, l'HTA essentielle comme une maladie des artères.
Un défaut d'excrétion du sodium à long terme a été mis en avant comme mécanisme principal de l'HTA essentielle : cela concerne environ 40 % des hypertendus qui sont dits « sensibles au sel ».
D'autres hypothèses concernent le système nerveux autonome ou le système rénine – angiotensine – aldostérone, l'angiotensine 2 induirait une surcharge calcique de la paroi artérielle via la signalisation IP3/DAG (inositol triphosphate/diacylglycérol).
L'HTA essentielle est une maladie familiale chez 15 % des hypertendus. Elle débute chez un adulte avant l'âge de 30 ans avec une HTA chez le père ou la mère avec un début avant l'âge de 50 ans. Cette HTA est de cause polygénique sans aujourd'hui de possibilité de réaliser un test génétique.
Des facteurs liés au mode de vie agissent comme facteurs d'aggravation, notamment concernant la consommation de sel, la surcharge pondérale, la consommation d'alcool, des apports insuffisants en fruits et légumes, une sédentarité excessive, etc.
C-Mesures hygiénodiététiques indispensables chez tous les hypertendus, et les autres…
Instituées chez tous les patients, leur but est de diminuer la PA, de contrôler d'autres facteurs de risque ou pathologies, de diminuer le risque cardiovasculaire et de minimiser le nombre et la dose des médicaments antihypertenseurs :
• arrêt du tabac ;
• réduction pondérale chez les sujets en surpoids ou obèse. Comme le poids corporel augmente progressivement avec l'âge, une stabilisation du poids peut être considérée comme un objectif intéressant, sinon on vise un IMC < 25 kg/m2 ;
• suppression ou réduction de la consommation d'alcool < 30 mL/j chez l'homme et < 15 mL/j chez la femme (respectivement 3 et 2 verres standards) ;
• activité physique régulière : ≥ 30 minutes ≥ 5 fois/semaine ;
• réduction de l'apport sodé (< 6–8 g/j),
• apport alimentaire enrichi en fruits et légumes avec diminution de l'apport en graisses saturées et en cholestérol, et consommation plus fréquente de poisson.